Les meilleures prépas de France

Comme chaque année, le magasine Challenge a publié le 25 janvier dernier son classement des prépas en France. En voici les principales conclusions, après 12 mois de collecte d’informations et plus de 4000 entretiens avec des chefs d’établissements et des étudiants en classe prépa’, ou ayant déjà intégré une école.

Première conclusion, le monde des prépas n’a jamais été aussi clivé qu’en 2006. La fracture s’amplifie entre la capitale et la province : 40% des établissements présents dans les hit-parades nationaux (proposés par Challenge) sont franciliens, 65% des nouveaux polytechniciens en 2006 viennent de la région parisienne. En raflant ainsi l’essentiel des places disponibles dans les grandes écoles d’ingénieurs, et grandes écoles de commerce, ces prépas d’élite laissent à leur concurrentes une marge de manoeuvre limitée.

Les 5 meilleures prépas parisiennes pour ceux qui visent les grandes écoles de commerce :

  • Ipésup(Paris, 1°)
  • Sainte-Geneviève (Versailles, 3°)
  • Louis-le-Grand (Paris, 5°)
  • Saint-Louis (Paris, 6°)
  • Hoche (Versailles, 7°)

Les prépas de province qui tirent leur épingle du jeu cette année :

  • Saint-Jean (Lille, 2°)
  • Sainte-Marie (Lyon, 4°)
  • Chateaubriant (Rennes, 14°)
  • Pierre-de-Fermat (Toulouse, 15°)
  • Le Parc (Lyon, 16°)

Une petite remarque sur ce classement : le magasine Challenge ne fait aucune différence entre les lycées présentant 2 classes et les lycées n’en présentant qu’une aux statistiques officielles d’intégration. Résultat : ils comparent des choses qui ne sont pas comparables. Ainsi par exemple, à Sainte-Geneviève, sur les 74 candidats, 67 ont intégré une des 6 meilleures écoles ! et pourtant, ce lycée est classé derrière Ipésup, qui n’a permis « qu’à » 33 candidats d’obtenir l’une des 6 meilleures écoles (du fait de son taux d’intégration plus élevé 33/35=94% contre 91% pour Sainte-Geneviève).

Ceci traduit deux choses : d’une part, certaines écoles, afin de figurer dans le top du classement, n’hésitent pas à faire un « gros tri » entre la première et la deuxième année. Elles « jouent » aussi sur les statistiques – comme Ipésup/Prépacom – en présentant 2 classes aux objectifs bien différenciés ce qui permet à Ipesup de remonter dans le classement. D’autre part, le caractère beaucoup plus « humaniste » de certaines prépas, comme Sainte-Geneviève, Pierre-de-Fermat, Le Parc qui ne « sacrifient » pas leurs élèves pour de meilleures statistiques.

Pour les écoles d’ingénieurs, la domination des prépas parisiennes est encore plus frappante, tant elles sont omniprésentes dans toutes les filières (MP, PC, PSI et Techno).

Les meilleures prépas MP pour ceux qui visent les meilleures écoles d’ingénieur :

  • Sainte-Geneviève (Versailles, 1°)
  • Hoche (Versailles, 2°)
  • Henry-IV (Paris, 3°)
  • Louis-le-Grand (Paris, 4°)
  • Blaise-Pascal (Versailles, 5°)

Les meilleures prépas PC pour ceux qui visent les meilleures écoles d’ingénieur :

  • Sainte-Geneviève (Versailles, 1°)
  • Lazaristes (Lyon, 2°)
  • Louis-le-Grand (Paris, 3°)
  • Hoche (Versailles, 4°)
  • Henry-IV (Paris, 5°)

Les meilleures prépas PSI pour ceux qui visent les meilleures écoles d’ingénieur :

  • Sainte-Geneviève (Versailles, 1°)
  • Louis-le-Grand (Paris, 2°)
  • Hoche (Versailles, 3°)
  • Pierre-de-Fermat (Toulouse, 4°)
  • Condorcet (Paris, 5°)

Deuxième constation, malgré l’élitisme de certaines prépas parisiennes, les classes préparatoires aux Grandes Ecoles sont plus accessibles. Depuis la crise des banlieues en Novembre 2005, le débat national sur l’égalité des chances a remis en question le mode de recrutement des filières d’accès aux Grandes Ecoles. Par exemple, le lycée Henry-IV a créé, à la rentrée 2006, une filière spéciale pour les lycéens issus des quartiers défavorisés. Cette initiative n’est pas isolée et les quelques 280 Etablissements qui forment un véritable maillage des prépas en France n’hésitent plus aujourd’hui à vous donner votre chance.

Alors c’est le moment de tenter sa chance !

On peut cependant voir les limites d’un tel classement, forcément arbitraire, puisque les critères retenus pour le classement ne prennent pas en compte la dimension humaine de l’enseignement dans ces prépas, ou le « ressenti » des élèves, ni même la rigueur de la sélection à l’entrée (car il ne faut pas oublier que se sont aussi les élèves qui font la réussite ou non de leur école).

Je rajouterai aussi que ce genre de classement, qui répond à une véritable demande des élèves comme des parents, entretient précisemment « l’élitisme du recrutement dans les parisiennes ». C’est un cercle vertueux pour les parisiennes : les écoles en tête de classement attirent les meilleurs éléments, qui eux même permettent ensuite à leur école de figurer en haut du classement. Et pour celles qui ne sont pas en tête de classement ? c’est plutôt l’inverse…

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